Montréal, le 22 novembre 2021 – Comme demandé par le Centre québécois du droit de l’Environnement (CQDE) et la SNAP Québec depuis plusieurs mois, et à la suite d’une recommandation du ministre fédéral de l’Environnement, le gouvernement fédéral a enfin pris un décret de protection pour la rainette faux-grillon à Longueuil en vertu de la Loi sur les espèces en péril

Le CQDE et la SNAP Québec saluent le geste, mais estiment que le décret a une portée limitée, protégeant essentiellement des zones déjà détruites et ne visant pas des zones pourtant importantes pour l’espèce.

« La portée du décret nous laisse sur notre faim. Le décret protège essentiellement des zones déjà détruites ou perturbées, sans inclure les principaux étangs de reproduction du secteur. Il est à souhaiter que cette intervention du fédéral donne l’élan à une véritable protection de l’habitat essentiel de l’espèce à Longueuil », indique Alain Branchaud, biologiste et directeur général à la SNAP Québec.

Les deux organisations pressent les trois paliers de gouvernements à collaborer pour apporter les correctifs nécessaires immédiatement afin d’éviter le drainage excessif des milieux humides et ainsi ne pas compromettre la reproduction de l’espèce au printemps 2022.

« Ce dossier est une illustration parfaite d’un problème plus large qui dure depuis trop longtemps. Il est plus important que jamais de moderniser les outils provinciaux de protection de la faune en péril et de ses habitats. Notamment, il est plus que temps de moderniser le Règlement sur les habitats fauniques afin que la protection des habitats soit étendue aux terres privées plutôt que limitée aux terres publiques », rappelle Sophie-Anne Legendre, directrice générale par intérim du CQDE.

Pour rappel, l’habitat essentiel de cette espèce menacée était mis en danger par des travaux de prolongement du boulevard Béliveau, suspendus une première fois sur décision de la Cour supérieure du Québec, puis une deuxième fois de consentement par la Ville de Longueuil. Sachant que la rainette faux-grillon a perdu plus de 90 % de son aire de répartition historique au Québec, le temps presse. 

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Crédit photo : Tommy Montpetit