Montréal, le 3 juin 2020 – Le CQDE estime que le gouvernement fait fausse route en permettant, dans son projet de loi 61, l’assouplissement de règles environnementales pour fins de relance. 

Le CQDE s’alarme des risques de destruction des milieux naturels et des impacts possibles sur les espèces à situation précaire qui pourraient découler de la mise en œuvre du projet de loi. Alors que les milieux naturels – et notamment les milieux humides – sont déjà menacés malgré leur rôle essentiel pour nos écosystèmes, le projet de loi ouvrira la porte à un système qui favorise la compensation plutôt que d’insister sur l’obligation d’éviter ou de minimiser leur destruction. 

« Nous sommes déjà en pleine crise climatique et écologique. Ce n’est pas rendre service à la population que d’assouplir les règles et d’ouvrir la porte à la destruction de milieux naturels. Une relance fondée sur une saine gestion s’assurerait plutôt que tous les efforts soient faits pour éviter ou minimiser toute destruction supplémentaire, avant de penser à compenser la disparition de ces milieux » rappelle Geneviève Paul, directrice générale du CQDE. 

« Bien qu’il soit primordial de mettre en place une relance après-covid, celle-ci ne doit pas se faire à n’importe quelle condition ni à n’importe quel prix. Construire une école sur un milieu humide ne nous rendra pas service. On ne règle pas des problèmes en en créant d’autres, et l’assouplissement des lois et règlements environnementaux ne ferait qu’aggraver la situation, tant pour la biodiversité que pour la santé des Québécois·e·s » ajoute Mme Paul.   

Autre source d’inquiétude : la possibilité qu’un règlement puisse modifier la procédure d’évaluation et d’examen d’impacts sur l’environnement.  Le CQDE recommande au gouvernement de ne pas prendre de décisions hâtives et de s’assurer que la population soit dûment consultée. D’ailleurs, le CQDE est d’avis que la population doit être davantage consultée et impliquée dans l’élaboration du plan de relance.  En ce sens, divers articles venant limiter les débats parlementaires ou modifier les délais de publication et d’entrée en vigueur des règlements, dont l’article 4 du projet de loi qui prévoit limiter à une heure maximum l’étude des décrets adoptés en vertu des pouvoirs conférés par le projet de loi 61, nous semblent problématiques.

Le CQDE estime que l’application rigoureuse de nos lois environnementales demeure l’une de nos meilleures garanties pour assurer une reprise prospère, solidaire et verte. L’organisme a d’ailleurs joint sa voix à celles de centaines d’organisations partout au Canada et issues de divers horizons afin d’exiger une relance juste fondée sur six principes fondamentaux

 

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