Le CQDE dénonce les propos tenus plus tôt cette semaine par le ministre de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques qui affirmait qu’« aucune évaluation environnementale ne pourra empêcher la construction du troisième lien entre Québec et sa Rive-Sud, pas même celle pilotée par le fédéral. »

 Ce faisant, le ministre se positionne comme promoteur du projet plutôt que, comme sa fonction l’exige, le gardien de la protection de l’environnement. «Il est très troublant d’entendre un ministre de l’Environnement tenir de tels propos», souligne Geneviève Paul, directrice générale du CQDE. «C’est extrêmement problématique comme prise de position. On en comprend que le refus de certains projets soit écarté d’emblée, même si ceux-ci comportent des impacts tels qu’ils empêchent le gouvernement de respecter ses obligations vis-à-vis de la population et de l’environnement», ajoute-elle. Rappelons que la Loi sur la qualité de l’environnement autorise le ministre de l’Environnement ou le gouvernement selon le cas, à refuser de délivrer une autorisation pour la réalisation d’un projet.

« Les propos tenus par le ministre sont en contradiction avec la loi qui établit ses fonctions, dont sa mission de protéger l’environnement. Il est inquiétant de devoir le rappeler. »

Une telle prise de position de la part d’un ministre de l’Environnement, et avant même que les processus d’évaluation environnementale – tant au niveau fédéral que provincial – ne soient entamés, est déplorable et choquante. Autrement dit, les élu·es chargé·es d’assurer le respect de nos lois et règlements visant à assurer la protection de l’environnement soutiennent ouvertement un projet sans avoir validé d’abord l’acceptabilité de celui-ci d’un point de vue environnemental et sans avoir permis à la population d’être consultée.

Ces propos minent gravement la crédibilité et l’intégrité de la procédure d’évaluation et d’examen des impacts sur l’environnement ainsi que du processus décisionnel concernant l’autorisation ou non du projet. Ils affectent indéniablement la confiance du public envers le processus et le ministère de l’Environnement.