Pourquoi la rainette faux-grillon est-elle en danger à Longueuil?

En date du 1er septembre 2021, un article du Devoir, intitulé « Québec autorise une route dans l’habitat d’une espèce menacée », relève que la Ville de Longueuil prévoit la prolongation d’un de ses boulevards sur 300 mètres. Ce nouveau tronçon de route couperait en deux un milieu naturel connu pour abriter la rainette faux-grillon, une espèce menacée dont l’habitat essentiel est protégé par la législation fédérale. 

Pourquoi la destruction de cet habitat essentiel est-il possible? La rainette faux-grillon n’est-elle pas protégée?

Pour que les espèces menacées, vulnérables ou en péril soient véritablement protégées, leur habitat doit l’être aussi. Malheureusement, la réglementation québécoise ne protège pas les habitats fauniques qui sont en terre privée (donc tout ce qui ne relève pas du domaine de l’État, comme c’est le cas avec ce tronçon de route à Longueuil) . Il arrive donc que des habitats soient détruits et rendent encore plus difficile la survie des espèces. 

Cette situation est amplifiée en raison de la Loi sur la qualité de l’environnement et ses règlements qui ne tiennent pas compte des impacts cumulatifs d’un projet, problème aggravé par le fait que les promoteurs sont autorisés à présenter des projets de manière fragmentée (comme c’est le cas ici. Le CQDE a d’ailleurs déploré cette lacune lors de la réforme des règlements et vous avez été nombreux à vous mobiliser à nos côtés.) Dans ce cas-ci, la Ville n’a donc même pas eu besoin d’obtenir l’autorisation du ministère de l’Environnement. Elle a simplement déposé une déclaration de conformité, c’est-à-dire un document dans lequel elle assure que les activités respecteront les lois et règlements en vigueur. 

Quels sont les recours possibles pour empêcher la répétition d’une telle situation?

Face à cette situation, le CQDE est d’avis que le gouvernement fédéral devrait intervenir pour protéger la rainette faux-grillon. Le CQDE exhorte aussi une fois de plus  le gouvernement du Québec à procéder à la réforme de sa réglementation pour la protection des habitats fauniques en terres privées qui a déjà trop tardé.

 

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